LES PETITS REPORTERS DU CHOEUR DU LUBERON OUVRENT L'OEIL ET LE BON
DERNIER EVENEMENT EN DATE LE PROJET MONTEVERDI, MARS 2023!
Nouvelle formule, nouvelles inquiétudes, nouvelle excitation aussi. Enfin le premier week-end à Pertuis, au conservatoire lieu consacré à la musique, quel plaisir !
Pour une fois un ensemble composé majoritairement d’hommes : 4 basses, 3 ténors, 1 alto.
Chez les femmes 2 sopranes (1 et 2) interchangeables (si, si !) et 2 altis.
Si vous ne connaissez pas le chef Johan Riphagen vous ne savez pas que dès la première minute il attaque bille en tête et file toute l’œuvre. C’est alors que le chœur réalise le chemin à parcourir. Pourtant chacun arrive en connaissant sa partition, très sérieusement. (Enfin presque tous…).C’est tout le travail du chef de chœur de mettre en correspondance et en harmonie toutes ces bonnes volontés. Et c’est extraordinaire de voir et surtout d’entendre comment petit à petit les rouages s’accordent, les élans se brident ou se stimulent, les voix s’écoutent et une autre œuvre
surgit !
Comme autrefois la magie des photographies plongées dans le révélateur, une esquisse apparait, floue puis de plus en plus nette. Les détails se précisent, les équilibres se construisent et enfin apparait une image définitive. Sauf qu’en musique tout est toujours à recommencer ! L’image d’hier et celle de demain ne seront jamais les mêmes. C’est bien ce que l’on a vécu en jouant les concerts à Saint Saturnin les Apt et à la chapelle des Oblats à Aix. Deux lieux avec des acoustiques complètement différentes ! Deux concerts différents… et chaque fois la surprise.
Il faut dire l’immense gratitude que nous avons envers Maximin MARCHAND, immense interprète, chanteur et conteur, dont le magnétisme n’a échappé à personne, envers les musiciens experts et sensibles qui nous ont accompagnés avec talent et patience. Je veux citer ici :
Deborah GHERSON GANEM (orgue et clavecin)
Anne-Laure PASCAL (violoncelle)
Ondrej JALUVKA (Archiluth)
Il n’y a pas que le travail, les moments de convivialité sont toujours au rendez-vous : dans la cour du conservatoire ou, quand les aléas logistiques forcent la créativité il en résulte des moments fort sympathiques, ailleurs (Merci Hans, merci Marion) :
et studieux :
Sans oublier :
LA SIESTE, peuchère !!!
Formule à renouveler, avec ou sans sieste.
Août 2022 : Quelle aventure ! Quelle BELLE aventure ! Quelle aventure INCROYABLE !
C’est toujours la même histoire : on y pense, on en parle, on ne parle même plus que de ça,
ça approche, on frémit, c’est là, on tremble, c’est maintenant, on vibre et c’est déjà passé.
Alors on y repense, on en parle, on en reparle et ça s’éloigne… mais le souvenir reste
inoubliable, foi de musicien !
C’était le stage 2022, le stage de toutes les audaces avec une messe brève certes, mais ô
combien riche et un requiem moins connu mais si original et inventif ! Accompagnés d’un
orchestre de haut vol, des musiciens affûtés et d’une gentillesse hors pair, talentueux et sans
prétention aucune et de notre ange gardien, notre professeur de chant, petite fée attentive
aux pouvoirs magiques. Bref une réunion idyllique…
Et pourtant les contretemps n’étaient pas que des figures musicales…. Il nous en aura fallu de la patience et de la détermination pour venir à bout des obstacles et ceci dès le premier jour ! Souvenez-vous les amis, notre accueil à l’église Saint Luc déplacé à la chapelle Saint Blaise pour cause de répétition d’un concert ayant lieu le soir même dans l’église. (Concert magnifique des musiciens de Saint Julien auquel nous nous sommes empressés d’assister pour notre plus grande joie.) Et à notre arrivée à la chapelle : la messe hebdomadaire dont nous n’avions pas été prévenus, ni le prêtre de notre présence…. Première embûche suivie d’une autre, puis d’une autre sous des formes diverses : enterrement, mariage, plomberie récalcitrante et pour finir attaque en règle de Covid sur nos stagiaires et musiciens, sans gravité heureusement.
Deux regrets toutefois :
Le plus cruel c’est d’avoir dû laisser sur la touche nos choristes contaminés, heureusement seulement sur la fin du stage. Mais quand même ce fut un crève-cœur de nous priver de leur présence et de les isoler.
Le deuxième regret est que le concert donné par le petit ensemble autour de Cécile, notre premier violon n’ait pas reçu un meilleur soutien.
Le public y était peu nombreux mais heureusement et à juste titre très enthousiaste !
Et bien nous avons tout surmonté ! tout ! et nous pouvons être fiers du travail réalisé grâce à notre chef mais aussi grâce à chacun d’entre nous choristes, solistes, stagiaires en direction, musiciens, professeur de chant, bénévoles etc. Chacun a donné le meilleur de soi pendant ces quelques jours de communion autour d’une musique que nous aimons tous et encore plus après l’avoir approfondie et pratiquée dans sa grande dimension !
C’est une telle chance que de pouvoir chanter cette œuvre accompagnée par les sonorités brillantes et sensibles des instruments baroques : l’éclat des cuivres, le velours et la musicalité des bois et des cordes tout cela soutenu et rythmé par le continuo de l’orgue ! C’est un voyage interplanétaire ! Et cela forge une unité qui a du mal à se dissoudre malgré les verres partagés au moment des adieux.
Merci également à tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre, en hébergeant les musiciens, en faisant un plat ou un dessert pour les sustenter (ce qui n’est pas une mince affaire), en transportant nos choristes en difficulté pour rejoindre l’église de bon matin, en étant patient devant l’adversité… et par mille autres gestes et mots de soutien et d’amitié. Oui je peux le dire, c’est vrai : la musique adoucit les mœurs et rend le monde meilleur.
Chacun rentre chez soi et emporte avec lui son précieux trésor, très loin parfois, comme notre ami malgache qui va semer Bach et Biber autour des baobabs. D’autres essaimeront dans les banlieues ou les centres des grandes villes ou dans les petits villages, peu importe. Chantez, dansez pour que la musique et la vie continuent d’exister, MAINTENANT.
Juillet 2022 : Edito Messe en Si
C’est fait !La messe est dite ! elle est même chantée ! Je veux parler de la messe en Si du
grand Jean-Sébastien BACH. Ce projet qui laissait certains d’entre nous incrédules voire
sceptiques a eu lieu et avec un certain panache. Dans ces années grises il a été notre fil
rouge, il nous aura unis, désunis, réunis. Contre vents et marées pandémiques, marée haute,
marée basse, marée d’équinoxe nous avons finalement échappé au tsunami.
Première mise à l’épreuve à Marseille, lors des rencontres chorales de Musicatreize où nous
avons donné quelques extraits accompagnés par Stéphane Rigat à l’orgue (un orgue si petit
qu’on aurait dit un jouet !) et par Audrey Sabattier au violoncelle. Le continuo ne remplace
pas la richesse d’un orchestre mais c’est une version plus intime et un soutien ô combien
indispensable ! Le succès est au rendez-vous et nous conforte pour affronter les étapes
suivantes : trois concerts dans trois grandes églises : Carpentras, Salon de Provence et
Forcalquier.
Hélas, ni à Carpentras, ni à Salon de Provence le public n’est au rendez-vous. C’est une
déception mais l’accueil y est tellement chaleureux, les acoustiques si nouvelles et
intéressantes, la dynamique de l’orchestre si enthousiasmante que nous profitons
pleinement de l’aventure et nous améliorons un peu plus à chaque fois. Nous arrivons à
Forcalquier forts de cette expérience et donnons le meilleur dans une église cette fois pleine
à craquer ! Et c’est déjà fini… 3 ans de travail acharné, musical, logistique et trois feux de
paille. C’est ce qui fait toute la valeur de ces événements, leur densité et leur évanescence.
Nous devons à tant de personnes d’avoir pu vivre et faire vivre ces instants.
D’abord une gratitude infinie pour Bach dont la musique intemporelle et infiniment créative
continue de chatouiller nos oreilles et nos neurones…. Eternellement…., merci Monsieur …
et pour tous ceux qui ont contribué : notre chef Hans Riphagen pour avoir eu l’idée, le culot,
la constance voire l’entêtement dans son choix. (Je n’étais pas la moins sceptique à
l’annonce du projet mais je n’étais pas la seule.) Chapeau bas… Merci aussi pour son
orientation très réfléchie et documentée de l’œuvre, sa patience et son exigence….
Merci aux choristes qui ont bravé les risques de la collectivité, travaillé avec acharnement et
n’ont pas baissé les bras devant l’adversité.
Merci à notre fidèle accompagnateur et photographe Julien Sabdes.
Merci aux musiciens venus des quatre coins du monde (si, si !), avec leurs beaux et précieux
instruments, leurs voix et leurs talents magnifiques et particulièrement à Cécile Désier notre
premier violon.
Merci aux bénévoles qui les ont accueillis, nourris, accompagnés et choyés (26 quand
même !).
Et surtout UN IMMENSE MERCI A TOUS LES DONATEURS privés et publics qui ont soutenu le
projet de sa naissance à son accomplissement et sans qui rien n’eut été possible.
Merci à l’orgue CHRISTA.
AU REVOIR MESSE EN SI, BONJOUR MESSE EN FA !
Encore du Bach diront certains. Oui encore et toujours du Bach. Une messe par an c’est bien
le moins… Celle-ci est en Fa majeur et sera suivie du Requiem de Biber. C’est le programme
de notre stage d’été, du 29 juillet au 7 août. Il est proposé aux choristes, aux chanteurs
solistes et aux apprentis chefs de chœur et se terminera par deux concerts qui résumeront
mieux que n’importe quel commentaire notre travail. Venez nombreux, l’entrée est libre à
l’église Saint Luc de Ménerbes (20H30).
Nous profiterons de la mise à disposition de l’église cette semaine-là pour offrir un concert
instrumental par certains des musiciens qui nous accompagnent fidèlement. Un programme
baroque : Bach, Télémann, de Montéclair avec voix, clavecin, violon, violoncelle et hautbois
qui aura lieu le 4 août (20H30 également).
Toute l’équipe travaille déjà pour la rentrée sur les propositions de Hans : Monteverdi, Bach,
Schütz…. Autant de projets qui seront réalisés en stage ou sur quelques week-end. Le
calendrier est en cours d’élaboration et sera bientôt visible sur le site.
Nous travaillons également à une nouvelle organisation administrative avec un site web qui
pourra prendre en charge les inscriptions et même les paiements pour une gestion allégée,
un meilleur partage des informations et l’autonomie des adhérents.
Bel été à vous, beaux concerts et ….. chantez maintenant !
Mars 2022 : Orgue Christa
Cher(e)s ami(e)s du Choeur,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que le Chœur vient d’acquérir un orgue positif.
Vous connaissez sans doute l’origine de ce projet mais nous avons à cœur de le rappeler. Notre amie et choriste des premiers jours a fait un don très conséquent au Chœur du Luberon avant de nous quitter. Ce don était libre d’usage mais nous avons pensé qu’il serait bien qu’il soit destiné à quelque chose de durable qui perpétuerait sa mémoire d’une manière concrète et vivante. Nous en avions parlé avec elle et elle avait tout de suite aimé cette idée.
Bien sûr le don de Christa ne suffisait pas et beaucoup d’autres mécènes se sont joints à elle pour
permettre cet achat. Nous remercions ici chacun(e) d’entre vous.
Une fois mise de côté la préoccupation financière, le chemin a été long et parfois chaotique pour
arriver jusqu’à notre acquisition toute récente ce mardi.
Les orgues positifs d’occasion et même neufs ne sont pas nombreux sur le marché. La plupart du
temps ils sont réalisés sur commande et leur fabrication nécessite un délai de deux ou trois ans.
Plusieurs annonces sur le net affichaient des instruments convenables…. vendus déjà depuis
quelques années mais dont les annonces demeuraient ! Le cahier des charges de notre côté était
exigent : pas trop cher, pas trop lourd, pas trop gros, une belle sonorité, un diapason à 415Hz (accord baroque), et pas trop moche ! Il a fallu beaucoup de temps et de coups de fil pour s’orienter finalement vers l’Allemagne, à Wuppertal précisément où nous croyons avoir trouvé la perle rare.
Photos, conversations téléphoniques et décision : nous partons le chercher dimanche matin après avoir loué le véhicule adéquat. Quelques centaines de kilomètres plus tard …
et encore quelques centaines de kilomètres plus tard…, arrivée de nuit à Wuppertal.
Au petit matin (très frais) nous arrivons sur les lieux. Une église de Wuppertal rachetée par un marchand d’orgues. Wuppertal a connu une désertion de quelques deux cent mille habitants dans les années 1970 au moment de la crise sidérurgique et malgré le retour d’une centaine de mille ces dernières années, l’église s’était trouvée délaissée par ses ouailles. Ne restaient plus que le pasteur, le bedeau et l’organiste. Elle a donc été vendue et sert maintenant de vitrine pour les instruments d’église. C’est la caverne d’Ali Baba :
Celui la?
Ou celui-là?
Euh non pas celui-là !
Expertise, contre-expertise, réflexion, hésitation….
Une touche remonte mal, on démonte, on galère, on remonte, la moitié droite ne fonctionne plus…. Bigre ! ça s’annonce mal, et puis il est un peu gros, un peu lourd, il n’a pas de roulettes pas de brancard, un joli son mais pas très fort. Les ombres et les points d’interrogation s’accumulent dans notre ciel.
Notre marchand doit le sentir. Bon, mais voilà que cet autre, là, est à vendre aussi. Même prix. Oui juste à côté, à droite ! regardez bien. Et lui, il est petit, il est démontable ! facilement transportable, il sonne bien et plus fort et voilà on l’a trouvé c’est lui !
Une vraie formule 1! 4 registres!
Chemin inverse, travail d’équipe (merci Daniel) et le tour est joué, il a trouvé sa place en attendant les concerts et son inauguration qui sera festive et à laquelle vous serez tous conviés !
Voilà vous savez tout, un grand merci ! Nous espérons vous communiquer notre enthousiasme et notre émotion.